Le café citoyen sur le thème « la décroissance est-elle inévitable ? », qui s’est tenu mardi 28 novembre dans la soirée au café de l’Aubier à Neuchâtel, a fait le plein ! Doris Angst, collaboratrice scientifique en développement durable et députée Verte au Grand Conseil neuchâtelois, a modéré des échanges nourris face à un public venu nombreux, preuve que la question intéresse la population neuchâteloise.
On a tous entendu parler de décroissance, mais sait-on en fait ce qu’elle recouvre vraiment? Est-elle une illusion de doux rêveurs ou un remède réaliste aux maux actuels de notre planète? Peut-elle exister dans les entreprises, les institutions, les gouvernements? Autant de questions soulevées durant cette rencontre.
Si les 3 intervenants sont unanimes sur le fait que le modèle de croissance actuel n’est pas soutenable, ils ont chacun apporté leur vision et leurs solutions pour un avenir où le bon sens, l’écologie, l’économie et la politique côtoient l’utopie nécessaire à la mise en place d’un changement – progressif ou non – de système.
Ce café citoyen a été conclu par une demande du public de mise en place de cafés décroissance, afin de pouvoir poursuivre le débat et voir éclore, développer et soutenir des initiatives locales dans ce sens.
CITATIONS
Michel STEVENS
Économiste, diplômé de l’Université de Louvain (Belgique), Michel Stevens est conseillé d’entreprises en management environnemental. Il est l’auteur de Revenons sur Terre, une étude critique sur la gestion du changement climatique par la communauté internationale, et de Déconstruire les mythes de la croissance (éd. L’Harmattan).
« Notre mode de vie actuel, caractérisé par la croissance, est insoutenable. Il est impératif que l’empreinte écologique de l’humanité décroissance. C’est une évidence, mais ce n’est pas pour autant qu’il faille mettre en place une politique de décroissance. »
« Changeons de perspective, abandonnons le PIB et remplaçons-le par l’indice de la planète heureuse : sentiment de bonheur multiplié par espérance de vie et divisé par empreinte écologique. Aujourd’hui le Costa Rica est au top du classement des pays heureux. »
« Changeons également d’échelle : quittons la souveraineté nationale pour nous concentrer plus sur les communes. »
François FRICHE
François Friche est membre de la rédaction de Moins!, bimestriel romand de la décroissance. Enseignant de français et d’histoire, il est actuellement père au foyer, tout en gardant un peu de temps pour des ateliers de français pour migrant-e-s et un cours de littérature sur la lenteur à l’université de Neuchâtel.
« Dans la phrase « on n’arrête pas le progrès », on parle du progrès technique, mais pas du progrès intellectuel. »
« La décroissance, c’est retrouver une empreinte écologique durable, en consommant moins et échangeant plus. »
« La décroissance n’est pas un parti politique, n’est pas une fin en soit, c’est un ensemble de moyens, d’initiatives à mettre en œuvre pour tendre vers une société plus conviviale. »
Mark HALTMEIER
Spécialiste en développement durable, Mark Haltmeier est cofondateur et gérant de la société Ecodev, qui propose toute une palette de services allant de l’agence web durable aux techniques novatrices de gouvernance. Il prône les structures dynamiques et croit à 100% en un avenir d’abondance issu du partage.
« Décroissance de biens égal croissance de liens. »
« Beaucoup de pistes sont exploitables : Ce sentir écouté, reconnu, valorisé au travers de ses compétences permet de ne pas avoir à compenser en consommant. Privilégier la qualité de vie à la quantité. La décentralisation, l’holacratie, est également un outil qui permet à chacun-e d’être unique et important pour le groupe. »
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