Face à la menace d’écroulement de notre système de santé durant la crise de la Covid-19, de nombreuses mesures sanitaires contraignantes ont été mises en place. Leur but : permettre à nos hôpitaux, nos EMS et nos services de soins à domicile de maintenir une capacité de prise en charge suffisante pour soigner les personnes atteintes par la COVID-19 ou par d’autres affections. En fait, c’est le manque de personnel soignant formé et spécialisé qui a limité les capacités d’accueil de nos institutions.
Depuis longtemps, la Suisse forme trop peu de soignant-e-s et en fait venir de l’étranger au détriment des pays limitrophes. Ce manque se fait sentir cruellement lors d’épidémies.
Malgré des renforts conséquents apportés entre autres par les étudiant-e-s en soins infirmiers, l’épuisement du personnel, placé face à une charge de travail dédoublée et à des situations anxiogènes, est criant. S’il en découle encore plus d’absences, la pénurie guette.
Comment en sommes-nous arrivés là ? Le financement de notre système de santé est lié aux prestations et les pressions politiques en matière de rentabilité (pression sur les coûts, augmentation du taux d’occupation des lits, etc.) poussent notre système de santé vers une offre strictement ajustée aux besoins. L’imprévu n’est pas prévu.
La crise de la Covid-19 nous le montre aujourd’hui : nous devons changer de paradigme car le système de santé ne peut être rentabilisé à tout prix.
Investir dans la promotion de la santé et la prévention, ainsi que revaloriser le personnel soignant, améliorerait la capacité de réaction du système de santé en cas de crise et la qualité de vie de la population.

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