Chaque année, la fluctuation du nombre d’enfants à scolariser soulève l’épineuse question de l’organisation scolaire dans les villages.
Regrouper les élèves dans des entités scolaires plus importantes apparaît comme une solution évidente pour optimiser les coûts. Cependant, cette réponse structurelle génère des effets défavorables et nécessite une organisation logistique conséquente, pour assurer notamment le transport des élèves. Pourrait-on renoncer à cette logique qui s’impose comme inéluctable ?
Dans un souci de préserver l’équité territoriale, le maintien d’une entité scolaire à proximité des lieux d’habitation est nécessaire. Le modèle de la classe à degrés multiples est une alternative au regroupement et au déplacement des élèves. Tant du point de vue des apprentissages que de l’organisation familiale, ce type de structure offre des retombées positives. La diversité des élèves permet, dans les classes dites hétérogènes, d’accroître leur autonomie, leur envie d’apprendre ainsi que le développement de leurs habiletés sociales.
Si la classe à degrés multiples reste marginale, elle ouvre des perspectives intéressantes pour permettre l’atteinte des objectifs définis par le Plan d’études romand dont la structure vise des apprentissages sur des cycles pluriannuels. Maintenir la présence d’une école dans un village grâce à la classe multi-âges, c’est adhérer à une conception pédagogique dans laquelle l’hétérogénéité est une force pour l’enseignant-e, qui peut accompagner des élèves cheminant à leur rythme.

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