A l’instar de beaucoup d’aspects de nos vies, le coronavirus a bouleversé notre manière de travailler : distanciation, masques, mais aussi télétravail.
Déjà avant la crise, en 2015, près d’un-e Suisse-sse sur cinq « télétravaillait » contre un-e sur vingt en 2000. Cet essor nous a permis d’espérer une réduction de la mobilité et de ses effets néfastes.
Sans entrer dans le large débat de ses effets positifs et négatifs sur notre bien-être, le télétravail est-il la solution à tous nos problèmes de mobilité ?
Une étude de cas de l’Université de Lausanne réalisée avant la crise a mis en avant une conclusion inquiétante, bien qu’attendue : la distance entre le domicile et le lieu de travail augmente avec le télétravail. L’étude parle d’un effet rebond* : « Dans le domaine des transports et de la mobilité [on constate] une stabilité historique des budgets-temps de déplacement en dépit des gains de vitesse enregistrés du côté de l’offre de transport. Cela signifie que le gain en temps de transport (grâce à l’augmentation de la vitesse) est généralement réinvesti dans des distances supplémentaires. »
Avec la possibilité du télétravail, les employé-e-s choisissent donc d’habiter plus loin de leur lieu de travail, ne réduisant ainsi ni leur temps de trajet, ni leurs émissions de CO2 .
Ainsi, le télétravail n’apporte pas une solution miracle pour réduire nos émissions de CO2. Il doit être accompagné d’autres mesures. En termes de politiques publiques, cela signifie l’amélioration des offres de mobilités douces et de transports publics ainsi qu’une politique du logement permettant de rendre plus abordables les logements proches des lieux de travail, afin de raccourcir les déplacements domicile-travail.
*Effet rebond : augmentation de la consommation qui compense partiellement ou totalement les gains réalisés en utilisant une nouvelle technologie.

Rédactrice: