Les pâturages boisés sont un exemple parfait de l’équilibre entre les fameux trois piliers de la durabilité : écologie, économie et social.
Une bonne gestion des pâturages boisés permet à la fois de favoriser la biodiversité, tant celle de la flore que de la faune, de produire des denrées agricoles, comme le lait ou la viande, et d’offrir un cadre propice à la promenade et aux loisirs, de la torrée entre ami-e-s à la cueillette des champignons, au cœur de paysages magnifiques. Ces mêmes paysages se retrouvent depuis longtemps symbolisés fièrement sur certaines de nos armoiries communales.
Cependant, le danger guette de partout : engraissement intensif, gyrobroyage, aménagements sylvo-pastoraux visant à séparer forêts et pâturages sans arbres, déduction des parties boisées de la surface agricole utile ; ou, au contraire, abandon de l’exploitation (déprise) agricole et embroussaillement progressif.
L’université de Neuchâtel a mené une étude sur les pâturages boisés dans les années 90, restée lettre morte sous le Conseil d’Etat d’alors. Grâce à un projet lancé par Fernand Cuche, les exploitations agricoles reçoivent des paiements directs supplémentaires liés au bon entretien des pâturages boisés.
De plus en plus d’exploitant-e-s agricoles comprennent bien la valeur de cette mosaïque végétale. La protection des pâturages boisés passe désormais par le maintien d’un minimum d’arbres et par une régénération garantie.
Le Conseil fédéral semble également l’avoir compris et la future politique agricole (PA22) pourrait aller dans le bon sens si le parlement voulait bien s’y résoudre. Au niveau cantonal, l’interdiction du gyrobroyage obtenue de haute lutte par les Vert-e-s marque également une avancée significative.
En conclusion, les 6500 hectares de pâturages boisés que compte le canton de Neuchâtel sont un patrimoine à préserver à tout prix, pour que les générations futures puissent continuer d’en jouir.

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