Les groupes PopVertsSolidaritéS et Socialiste ont déposé aujourd’hui deux projets de loi au Grand Conseil afin d’améliorer la politique familiale du canton de Neuchâtel pour les femmes travaillant dans l’administration cantonale. Un projet vise à assurer à toutes les femmes la même durée de congé maternité à partir de la date d’accouchement. Un second projet vise à introduire un mois de congé d’allaitement au terme du congé de maternité. L’évolution de notre société ne cesse de démontrer l’importance d’une politique familiale forte et c’est dans ce sens que les groupes PVS et PS s’engagent.
Le cadre légal actuel du congé de maternité prévoit qu’en cas d’absence prénatale due à la grossesse, une collaboratrice pourra voir son congé imputé d’une durée allant jusqu’à 24 jours. Cette disposition est discriminatoire en plus d’être arbitraire. Elle crée une inégalité entre les femmes qui ont la chance de vivre une grossesse plus facile, alors que d’autres se verront doublement pénalisées : d’une part, parce qu’elles rencontrent des difficultés à la fin de leur grossesse et d’autre part, parce que leur congé maternité sera raccourci. À la suite d’une réponse insatisfaisante du Conseil d’État à une interpellation du groupe PVS sur ce point lors de la dernière session du Grand Conseil, il est évident qu’il faut aller plus loin dans la démarche, vu le manque d’engagement du canton dans cette thématique. Le congé maternité doit débuter à la date de l’accouchement et les absences prénatales doivent être considérées comme des absences maladies, comme c’est le cas ailleurs. Sera Pantillon rappelle qu’« en comparaison intercantonale, cette disposition discriminatoire envers les femmes absentes avant le terme de la grossesse est une spécificité de la fonction publique neuchâteloise qui n’a rien à faire dans notre politique familiale ».
Autre lacune de la Loi sur le statut de la fonction publique : l’absence de congé d’allaitement prolongeant le congé de maternité. Ce dernier existe dans de nombreux autres cantons comme le Jura ou Vaud. Bien que la loi actuelle offre la possibilité à la mère d’allaiter son enfant sur son lieu de travail, cette option est souvent inapplicable : domicile ou lieu de garde éloigné du lieu de travail, horaire incompatible (pour les enseignantes par exemple), locaux inadaptés, etc. Les bienfaits de l’allaitement étant largement reconnus, il est regrettable que le Canton de Neuchâtel n’offre pas un meilleur cadre dans ce domaine pour ses employées. Une prolongation d’un mois pourra soutenir les femmes qui souhaitent allaiter leur enfant au-delà des 4 mois de congé de maternité. Clarence Chollet note que « l’OMS préconise un allaitement exclusif pendant 6 mois, or il est souvent difficile pour les femmes de continuer d’allaiter leur enfant après leur retour au travail. Un congé d’allaitement d’un mois comblera au moins en partie le manque actuel ».
Avec ces deux projets de loi, les groupes PVS et PS souhaitent améliorer les conditions des femmes qui donnent naissance à un enfant et ainsi, après l’adoption d’un congé paternité de 4 semaines, proposer une politique familiale plus cohérente au sein de la fonction publique neuchâteloise.
Communiqué de presse au format PDF : 20201127 CP_congés_Maternité_Allaitement
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