Ordre du jour riche pour le Conseil général de Val-de-Ruz en cette soirée du 18 septembre 2018. Gestion des déchets, réorganisation de l’école, accueil parascolaire, avenir du Bibliobus ainsi que le statut du Conseil communal, qui a fait couler tant d’encre virtuel durant la campagne référendaire : le menu était copieux.
Les débats s’ouvrent avec la gestion des déchets. Alors que le Conseil communal propose l’installation d’un écopoint par village et la création de deux « centres de collecte surveillée » ouverts en alternance, les Verts souhaitent un centre unique et s’opposent au projet. Du moment qu’il faudra y aller en voiture, autant en faire un lieu social, agrémenté d’une ressourcerie ouverte à la récupération et au troc, voire d’un espace de réparation, et ceci pour un prix moindre. Le débat dépasse le clivage gauche-droite, et l’objet est refusé par 24 voix contre 14.
La désignation de l’organe de révision ne soulève pas la moindre contestation. Il en va de même pour la révision du plan d’alignement du village des Geneveys-sur-Coffrane.
Avec la réorganisation de l’école, un nouveau sujet fortement émotionnel est abordé par le Conseil général. Faut-il privilégier les considérations pédagogiques et déplacer, le cas échéant, les enfants d’un village à l’autre, comme le propose le Conseil communal, ou faire de l’école un noyau de proximité au sein de chaque village, avec mission d’aller à la rencontre des enfants, comme le préconise le Groupe des Verts ? Le débat est encore pimenté par la proposition du Conseil communal de dessaisir le Conseil général de toute compétence en matière de fermeture de collèges. Cette dernière proposition est refusée à une écrasante majorité du Conseil général. A cette nuance près, la réorganisation de l’école dans le sens voulu par le Conseil communal est acceptée, à une écrasante majorité également.
La première initiative communale de la jeune commune de Val-de-Ruz constituait le prochain objet à l’agenda de la soirée. Sous le titre « Pour l’accueil parascolaire », le parti socialiste de Val-de-Ruz vise a déposer en 2017 un texte réclamant une couverture de 20% pour chaque village de la commune. Une fois encore, les clivages partisans traditionnels s’estompèrent, le groupe UDC déclarant officiellement son soutien au texte. Pour mémoire, si le Conseil général accepte de mettre en œuvre une initiative communale, celle-ci n’est pas soumise au vote populaire. Et c’est à la quasi-unanimité que l’exécutif accepte de mettre en œuvre l’initiative.
Le sujet « people » de la soirée était constitué par le statut du Conseil communal. Donnant suite à une motion UDC, la Commission de gestion et des finances avait reçu pour mission d’étudier le bien-fondé de la situation actuelle. Comparaison faite avec d’autres communes et en fonction de la charge de travail de l’exécutif, c’est le statu quo qui était proposé au Conseil général. En définitive, le législatif se range à l’unanimité aux conclusions de sa commission. L’histoire retiendra que l’UDC, qui avait fait des rémunérations du Conseil communal son cheval de bataille contre la hausse d’impôts, a finalement accepté le rapport de la commission !
Se faisant écho des remous provoqués par l’abandon du Bibliobus par la commune de Val-de-Ruz, comme mesure d’économie immédiate suite au refus de la hausse d’impôts du mois de juin, le Groupe des Verts propose d’abandonner à terme plutôt les bibliothèques fixes que le service itinérant. Aucun des autres groupes n’apportant son soutien aux Verts, la proposition est balayée par l’exécutif. Une initiative populaire étant en cours au niveau communal, le combat continue.
Enfin, les Verts proposaient une réduction temporaire des jetons de présence du législatif, afin de participer symboliquement aux efforts financiers résultant du mauvais état des finances communales. Le soutien de l’UDC et l’opposition des autres partis débouche sur un net refus. Les membres du Groupe des Verts renonceront donc volontairement à 20% de leur défraiement jusqu’à la fin de la présente législature.
Les Verts auront une fois de plus contribué à amener idées et arguments au Conseil général, toujours dans la perspective du bien commun et le regard tourné vers l’avenir.