Olivier Walger est enseignant-chercheur en soins infirmiers et membre actif du groupe Santé des Verts neuchâtelois. Depuis le début de la crise en lien avec le Covid-19, il a repris volontairement du service à l’hôpital de La Chaux-de-Fonds afin de soutenir le personnel soignant dans son combat contre le virus. Il nous fait part de sa réflexion sur l’après Covid-19 :
 » Une certaine partie de la population, de tout âge par ailleurs, souhaite depuis des années un changement profond de notre mode de vie en faveur d’un plus grand respect de l’environnement. Certains parmi nous désespéraient que cela ne puisse se faire tant l’économie mondialisée et ultralibérale, dictatoriale par ailleurs, semblait indétrônable et nous conduisait tout droit vers l’anéantissement « programmé » de l’humanité.
Puis est apparu ce minuscule Covid, micro-organisme assez terrifiant, qui est venu ébranler ce mode économique destructeur de l’environnement et de notre liberté. Qui aurait cru cela possible il y a encore six mois ? Oui, nous pouvons changer notre mode de vie quand cela s’avère indispensable ; oui, nous pouvons changer notre façon de vivre dans et avec notre environnement lorsque nous devons protéger les plus faibles d’entre nous. Une lueur d’espoir apparait qui ne doit en aucun cas occulter les souffrances parfois mortelles, psychologiques, sociales et économiques liées à la crise que nous sommes en train de traverser. Toute crise présente néanmoins une occasion de changement.
Je suis d’avis que les mois à venir vont être des plus cruciaux et des plus tendus en termes idéologiques. Nos dirigeants politiques auront tout prochainement à faire des choix dans la relance de l’économie. Feront-ils tout pour revenir au monde « d’avant » soumis à un consumérisme compulsif, illimité, inégalitaire et souvent futile au détriment de notre environnement et des ressources naturelles ? Ou favoriseront-ils, au prix de sacrifices certes difficiles, l’évolution vers un monde de bien-être moins artificiel, partagé, durable et respectueux de notre environnement, de l’humain et des générations à venir ? Un nouveau moment de vérité approche : nous verrons si l’hypothétique et récente préoccupation environnementale de certains partis politiques suisses va se confirmer. D’autant que les planètes semblent s’aligner au niveau international pour qu’un changement s’opère enfin en profondeur : entre un revirement politique et économique américain prévisible dès la fin de cette année et des prises de conscience en Europe, il serait exemplaire que la Suisse soit le fer de lance de cette nouvelle voie qui émerge déjà dans d’autres pays. «