
Session du 18 mars 2025
Sous l’impulsion de la députée verte, Clarence Chollet, le Grand Conseil neuchâtelois rejette le contre-projet indirect du Conseil fédéral à l’initiative populaire « Stop au blackout ». C’est un non franc de Neuchâtel au retour du nucléaire par la petite porte.
La Suisse est confrontée à un choix décisif en matière de politique énergétique : faut-il lever l’interdiction de construire de nouvelles centrales nucléaires ou maintenir le cap fixé par la Stratégie énergétique 2050 ? La Stratégie énergétique 2050, légitimée démocratiquement, vise à améliorer l’efficience énergétique, à promouvoir les énergies renouvelables et à se passer de l’énergie nucléaire.
Jusqu’à présent, tous les objectifs ont été atteints et la Loi sur l’électricité, adoptée en 2024, a renforcé cette orientation. Le contre-projet proposé est problématique du point de vue de la démocratie, car il ne se distingue pas clairement des exigences de l’initiative. Il met directement en œuvre les exigences de cette dernière, la légitime et contourne ainsi une décision du peuple suisse.
En raison de la longueur des délais d’autorisation et de construction, l’énergie nucléaire n’est pas une solution valable pour la sécurité de l’approvisionnement. De nombreux problèmes restent irrésolus, tels que les risques d’accidents, le stockage des déchets radioactifs, les coûts élevés pour les collectivités et les dépendances géopolitiques. La politique énergétique doit continuer de se concentrer sur le développement des énergies renouvelables et l’efficacité énergétique, a rappelé Clarence Chollet. Un retour au nucléaire mettrait en péril la confiance et la sécurité de planification des investissements dans les énergies renouvelables.
C’est pourquoi le Grand Conseil demande au Conseil fédéral de revoir sa décision, de renoncer à son contre-projet indirect à l’initiative populaire «Stop au blackout» et de soumettre au vote sans contre-projet cette initiative populaire.
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