Un rapprochement qui fait sens

Notre groupe a lu le rapport du CC avec la plus grande attention, et même plus, puisque nous avons pris également connaissance de celui présenté à Val-de-Ruz, qui s’avère richement documenté, ainsi que du courrier du syndicat des services publics, sollicité par plusieurs ambulanciers et ambulancières du Vallon. Les échos que nous avons eus laissent à penser qu’un rapprochement plus abouti des deux services via une fusion fait sens, c’est pourquoi notre groupe ne s’y oppose pas dans son principe.

Au passage, nous tenons à saluer l’ensemble du personnel de santé, œuvrant aussi dans le domaine préhospitalier, bien mobilisé ces dernières années de pandémie, son engagement sans faille et admirable, bref juste indispensable. Après les avoir applaudis au balcon, ils méritent toute notre gratitude, et nous sommes particulièrement soulagés que le Conseil communal ait eu la sagesse de retirer de l’ordre du jour le point relatif à la procédure de suppression de poste au sein de l’administration communale .

Sécurité sanitaire et conditions de travail

Notre appréciation sur ce dossier, qui s’avère vite complexe, s’appuie sur deux axes : d’une part la sécurité sanitaire à assurer à nos concitoyen-nes, et d’autre part les conditions de travail des employé-e-s dans la nouvelle entité. Car pour fournir un bon travail, rien ne vaut de bonnes conditions pour le fournir. Pour ceux qui ne sauraient en être convaincus et qui penseraient que notre message est orienté à gauche, oui à gauche, nous les invitons volontiers à prendre connaissance des conclusions du Tribunal fédéral dans le dossier de la planification hospitalière cantonale, mais aussi de celui concernant les conditions générales de travail en EMS. Nous ne pensons pas que son objectivité est à discuter.

Sécurité sanitaire

Concernant la sécurité sanitaire, préoccupation nous semble-t-il partagée par tout cet hémicycle, un indicateur permet de suivre sa performance dans les rapports de gestion qui accompagnent nos comptes communaux : ce sont les délais de réponse pour arriver sur les lieux d’intervention des ambulances, qui figurent très concrètement en page 32 pour l’exercice 2021.

La norme de l’IAS (interassociation de sauvetage) pour les interventions avec probabilité d’atteinte des fonctions vitales est de ne pas dépasser 15 minutes dans 90% des sorties. Pour le vallon en 2021, on y apprend que les interventions arrivaient hors délai dans 22% des cas, c’est-à-dire une sortie sur 5 ! On vous laisse y réfléchir. Cette proportion peu satisfaisante s’abaisse à 11% des cas en tenant compte aussi des répondants sanitaires autres que les ambulanciers. Les années précédentes, soit avant la collaboration avec le Val-de-Ruz, la proportion hors délai était moins élevée, variant de 12 à 18% pour les années 2018 à 2020. Dans ce prolongement, il nous semble également important de vous faire part de notre souci concernant les incidents compromettant la vie des jeunes enfants, puisqu’aucune urgence pédiatrique n’est assurée sur le site de Couvet. Bien sûr, nous prenons volontiers l’avis du Conseil communal par rapport à la nouvelle organisation qu’il entend mettre en place pour assurer la sécurité de concitoyen-nes et de nos têtes blondes.

Nous aurions souhaité faire la même comparaison avec les ambulances privées Roland, mais apparemment ces données ne sont pas disponibles pour le législatif du Val-de-Ruz, une SA n’étant pas astreinte de publier ces chiffres. C’est donc un manque de transparence qui pourrait se prolonger avec la nouvelle entité ; nous le regrettons déjà. Le plus important est qu’après la fusion, ce taux soit amélioré pour atteindre la norme en termes de sécurité sanitaire, indépendamment du type de structure portée par la nouvelle entité. Aussi, nous souhaiterions obtenir la confirmation que cette norme pourra être effectivement respectée avec la fusion des deux services.

Conditions de travail

Concernant les conditions de travail, notre groupe estime que les questions soulevées et les préoccupations des employé-es quant à la prévoyance professionnelle, les assurances maladie, accidents et perte de gain, et les congés sont légitimes, et elles méritent des réponses claires et transparentes vis-à-vis de notre législatif. Pour y répondre au mieux, notre avis est qu’un syndicat intercommunal est plus à même de garantir la situation acquise pour celles et ceux qui se sont engagés au service de notre collectivité, alors qu’une raison sociale privée de type Sàrl n’offre pas les mêmes conditions d’attractivité, et le risque est évident que leur situation pourrait se péjorer. Nous relevons que les arguments avancés pour le Conseil communal pour ce modèle de gouvernance sont peu convaincants. Prétendre qu’il induit une lourdeur de fonctionnement ou un manque de réactivité dans ce domaine nous semble anecdotique dans la mesure où il ne serait constitué que de deux seules communes. Pour ces raisons, nous soutiendrons le postulat présenté par le PS, en espérant que les demandes soient non seulement étudiées, mais surtout prises en considération dans leur grande majorité au moment de signer les futurs engagements de la nouvelle entité.

Marie-France Vaucher