Des faits scientifiques alarmants

Parmi les nombreuses informations et données disponibles sur la thématique, je souhaiterais mentionner 3 chiffres en exemple – c’est mon défaut de scientifique.
– Tout d’abord 30 degrés ; c’est l’écart impressionnant enregistré dans l’est de l’Antarctique entre le record de température mesuré pas plus tard que ce week-end et la norme en cette saison !
– Ensuite 14 tonnes d’équivalents de CO2 : c’est ce qu’émet en moyenne un-e habitant-e en Suisse par année comme gaz à effet de serre, de manière directe et indirecte, alors que ces émissions doivent descendre à moins de une tonne de CO2 d’ici 30 ans au maximum, soit 14 fois moins qu’actuellement !
– Enfin 12% : 12% du PIB de la Suisse d’ici la fin du siècle, c’est l’estimation des coûts annuels de l’inaction liés au réchauffement climatique, si aucune modification n’est apportée au système actuel en matière d’utilisation des ressources. Eh oui, on sait déjà que les coûts engendrés par les conséquences de l’inaction seront beaucoup plus élevés que les coûts des mesures de protection du climat !

Des répercussions aussi chez nous

Aujourd’hui quasiment tout le monde se rend enfin compte que les incidences peuvent être des plus néfastes, que ce soit au niveau planétaire, comme la montée du niveau des mers ou la modification des courants océaniques profonds, qui pourrait faire dévier le Gulfstream puis altérer sensiblement le climat européen avec des répercussions socio-économiques majeures. Ou alors plus près de nous, comme les glissements de terrain en montagne, les intempéries plus violentes, les épisodes fréquents de canicule, des sécheresses qui se prolongent, l’augmentation des problèmes cardiovasculaires, la disparition d’écosystèmes, les migrations forcées de populations, etc.

Le temps de l’action, c’est maintenant

L’urgence pour devoir agir est là, nous n’avons plus le temps de tergiverser ; cela nous concerne tous, aussi au niveau des territoires de l’ouest du canton, c’est une question de bon sens et une nécessité de justice climatique et de sobriété énergétique. C’est pourquoi notre groupe appuie cette motion préparée par le PS et le PLR, que nous remercions de leur initiative annoncée en juin 2021, quand bien même nous aurions souhaité quelle soit un peu plus ambitieuse, par exemple avec la mention d’un objectif chiffré de réduction significative des GES d’ici 2040 au sein de l’appareil communal.

En effet les stratégies publiques récentes des cantons pour lutter contre le changement climatique s’appuient sur 2 axes principaux, d’une part des mesures d’adaptation, afin d’en limiter les effets préjudiciables, et d’autre part des mesures d’atténuation, afin de réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre. Les domaines d’actions sont multiples et intersectoriels; ils concernent notamment l’énergie et les bâtiments, la mobilité, l’agriculture et l’alimentation, l’économie, les biens de consommation, le numérique, l’aménagement du territoire, la santé, les eaux, la biodiversité, les forêts, etc..

Réduction et adaptation

Dans la motion proposée, les mesures évoquées concernent essentiellement des possibilités de réduction des émissions de gaz à effet de serre, mais il faudra aussi veiller à se prémunir au moyen de mesures d’adaptation, ainsi qu’à l’information et la sensibilisation des citoyens. On est d’accord, ce n’est qu’un début, et nous sommes tous conscients que ce sera un travail de longue haleine.

A notre avis il reviendra à la future commission consultative d’établir précisément les domaines d‘action et les mesures les plus efficientes à l’échelle de la Commune. Toutefois puisque les thèmes énergie et climat sont fortement imbriqués, nous suggérons que cette commission soit investie pour mener les réflexions autant sur la politique énergétique que celle climatique de la commune, et que par conséquent elle soit désignée sous le terme de « commission Énergie et Climat », à l’instar de ce qui s’est passé au niveau du canton de Neuchâtel. Pour être crédible, elle devra être représentative de toutes les sensibilités politiques et disposer de leviers financiers, par exemple en étoffant le fond communal sur l’énergie.

Afin de ne pas braquer les porteurs de la motion et éviter une lourdeur administrative inutile, nous avons renoncé à présenter ces suggestions sous forme d’amendement, mais nous espérons qu’elles seront prises en considération dès le début des travaux de la future commission. Nous espérons surtout que la Commune saura se doter rapidement d’une planification à la hauteur des enjeux, avec des objectifs clairs, des moyens appropriés et une feuille de route dynamique.

La motion interparti est à retrouver ici.

Sergio Santiago, 21 mars 2022