Une session d’hiver qui clôture une année riche en imprévus
Cette session sera sans nul doute très particulière. Cette fois c’est uniquement Fabien Fivaz qui défendra les couleurs vertes neuchâteloises à Berne. En effet, Céline Vara étant à quelques jours du terme de sa grossesse, elle ne pourra pas se joindre à ses collègues à Berne, faute de solution de vote à distance. Cependant, grâce à une équipe de parlementaires vert-e-s très soudée, les objets seront tout de même défendus. Ainsi les sénatrices vertes Adèle Thorens et Maya Graf porteront les projets de Céline Vara à la tribune. Fabien Fivaz déposera une motion demandant au Conseil fédéral d’agir sans délai pour protéger la santé des enfants en cas d’ingestion de sol pollué au plomb. Il interpellera également le Conseil fédéral sur les défis écologiques du Doubs.
Le risque d’intoxication des enfants par du sol pollué est reconnu par le Conseil fédéral comme un problème de santé publique important. Selon des estimations de l’OFEV, 36’000 parcelles sont potentiellement concernées et la santé de milliers d’enfants pourrait être menacée. Le plomb étant reconnu comme une substance toxique pour laquelle il n’existe pas de valeur minimale excluant tout danger, il est indispensable d’abaisser les valeurs d’assainissement afin de protéger les enfants jouant sur des terrains potentiellement contaminés. La motion de Fabien Fivaz demande au Conseil fédéral d’adapter le cadre légal en conséquence.
Fabien Fivaz déposera également une interpellation sur les nombreux défis environnementaux auxquels est confronté le Doubs. Qu’il s’agisse de la baisse des populations piscicoles, d’infiltrations de substances polluantes ou des défis techniques des éclusées, la problématique regroupe plusieurs aspects. L’interpellation demande des réponses claires quant aux mesures et au calendrier prévus,
Quant aux objets traités au Conseil national, Fabien Fivaz sera à nouveau rapporteur de commission pour le traitement des divergences avec le Conseil des Etats quant au message d’encouragement à la formation, la recherche et l’innovation (FRI) (jeudi 10 décembre). Il sera également porte-parole du groupe parlementaire Vert le mercredi 16 décembre sur le paquet Horizon 2021-2027 (relatif à la participation financière de la Suisse aux mesures de l’Union européenne dans le domaine de la recherche et de l’innovation) ainsi que sur le développement de l’acquis de Schengen (lundi 7 décembre).
Le système actuel crée une inégalité pour les futures et jeunes mères parlementaires puisque pendant leur congé maternité, leur siège est vide et il manque une voix à leur parti. Sans suppléance, elles ne peuvent pas défendre leurs objets déposés ou même en déposer de nouveaux (puisqu’un dépôt physique est nécessaire pendant la session). Autant de circonstances qui prétéritent encore une fois les jeunes femmes en politique et, par la même occasion, les partis qui en comptent plus que les autres. C’est pourquoi les objets de Céline Vara seront repris par ses collègues du groupe des Verts.
Le mardi 1er décembre, la vaudoise Adèle Thorens défendra l ’interpellation de Céline Vara concernant les néonicotinoïdes dans la culture de betterave sucrière. Cette interpellation s’inscrit en parallèle au dépôt de plusieurs objets durant la session d’automne, visant à autoriser à nouveau un néonicotinoïde interdit il y a deux ans. Le débat autour de cette autorisation a suscité un grand intérêt dans la opulation puisqu’une pétition en ligne a récolté plus de 15’000 signatures (dont 10’000 dans sa version francophone) en faveur du maintien de l’interdiction. Finalement, l’interdiction a été maintenue par l’OFAG, mais deux autres pesticides tout autant toxiques ont été autorisés pour le traitement de cette culture. Pourtant: “ Les cultures de betterave à sucre sont celles où le traitement aux herbicides est le plus intensifs: en moyenne, plus de 5kg d’herbicides pas hectare et par an. Dans l’ensemble, le traitement des champs de betteraves représente presque un quart total d’herbicides appliqués par l’agriculture suisse ” (Rapport état et évolution des eaux souterraines en Suisse, OFEV, 2019, p. 61). Cette thématique va continuer d’occuper le devant de l’actualité puisque les deux initiatives “anti pesticides de synthèse” seront soumises au peuple en juin 2021.
C’est la raison pour laquelle Céline Vara a également déposé un postulat qui sera défendu le jeudi 17 décembre par sa collègue bâloise Maya Graf. Le postulat demande au Conseil fédéral des mesures pour préserver la santé des enfants de l’exposition aux pesticides de synthèse, notamment par l’instauration de distances entre les zones habitables et les zones d’épandage de pesticides. En effet, aujourd’hui la législation ne prévoit aucune distance de sécurité, ce qui veut dire qu’il est parfaitement légal de pulvériser des pesticides de synthèse à proximité immédiate d’écoles ou encore de places de jeux. Alors qu’une étude de l’Université de Berne conclut à un taux significatif de tumeurs cérébrales chez les enfants dans certaines régions de Suisse- notamment dans le Seeland – la réponse du Conseil fédéral est décevante! En effet, elle ne traite que très partiellement du problème posé: comment s’assurer que les pesticides utilisés dans nos
champs ne sont pas un danger pour la santé de nos enfants? Pire, elle ne se prononce pas sur la question des distances de sécurité. Pourtant, dans notre canton, le WWF et Pro Natura mettaient récemment en lumière dans les pages d’Arcinfo que lesdites distances, notamment pour les forêts et cours d’eau, n’étaient pas respectées par une grande partie des agriculteurs.