Le loup est de retour et les conflits avec l’élevage, qui n’a plus fait face à ce grand prédateur pendant près de deux siècles, émergent dans le canton de Neuchâtel. Les Vert-e-s neuchâtelois-es sont persuadé-e-s qu’une cohabitation avec cette espèce protégée est parfaitement possible moyennant une planification volontariste et une vision à long terme.

Le premier tir de loup dans le canton, après une seule attaque contre un troupeau de moutons protégé, a surpris. La députée Cloé Dutoit a déposé ce jour une interpellation adressée au Conseil d’Etat demandant des précisions sur le processus ayant permis le tir de ce loup, la base légale sur laquelle il s’est appuyé et les raisons pour lesquelles la décision d’autoriser celui-ci a été prise alors que ce n’était pas une obligation.

Dans l’attente des précisions du Conseil d’Etat, les Vert-e-s neuchâtelois-es notent que l’Ordonnance sur la chasse (OChP) stipule qu’un loup isolé peut être tiré s’il tue au moins six animaux de rente en quatre mois, alors que des congénères ont déjà causé des dommages auparavant. Or, très peu d’autres dommages ont été constatés sur sol neuchâtelois si ce n’est une attaque en 2013 et les dommages récents sur des animaux non protégés. 

Aux yeux des Vert-e-s neuchâtelois-es, même si le cadre dans lequel ce tir a été ordonné est légal, le Conseil d’Etat aurait dû faire preuve de plus de retenue avant d’ordonner la mise à mort d’un animal protégé après une seule attaque sur un troupeau protégé. Cette décision est d’autant plus critiquable que l’OChP a été révisée en juin 2023 – modifications ayant essuyé de nombreuses critiques – et que le seuil était précédemment fixé à 10 animaux de rente tués, excluant ainsi le tir du loup neuchâtelois. Rappelons que les citoyen-ne-s du Canton de Neuchâtel s’étaient fermement opposé-e-s à la révision de la Loi sur la chasse en 2020 et, ainsi, à un assouplissement des conditions pour l’abattage des grands prédateurs.

Alors que Neuchâtel a joué un rôle pionnier dans la réintroduction du lynx, notamment grâce au naturaliste et inspecteur cantonal de la chasse et de la pêche Archibald Quartier, notre canton peut à nouveau faire figure de précurseur dans la gestion du retour du loup. La députée Clarence Chollet a déposé une motion demandant la création d’un Plan d’action pour le loup encadrant la présence du grand prédateur sur le territoire et visant la mise en place de solutions innovantes pour une cohabitation harmonieuse alliant communication, prévention et adaptation.

Ce plan d’action permettra de définir une vision progressiste, basée sur la législation en vigueur et le Plan loup fédéral, mais proposant des mesures complémentaires visant l’établissement de conditions favorables pour le retour des loups et leur maintien à long terme dans le canton ainsi que la réduction des dommages sur les animaux de rente et des conflits avec les activités humaines.