Résolution adoptée par l’Assemblée générale le 1er juin 2013.
Les forages d’hydrocarbures non-conventionnels en milieu karstique représentent un risque inacceptable pour notre approvisionnement en eau potable et pour l’environnement!
En 2010, le Grand Conseil acceptait un décret octroyant, en cas de découverte, une concession d’exploitation d’hydrocarbures en faveur de la société Celtique Energie Petroleum Ltd (ci-après Celtique Energie). A l’époque, cette décision était passée quasi inaperçue. Aujourd’hui, Celtique Energie est sur le point de demander un permis de construire pour implanter son site de forage.
Celtique Energie déclare uniquement chercher du gaz « naturel » sur la forme d’un gisement conventionnel dans le Val-de-Travers, pratique qui serait sans danger selon la compagnie. Or, aussi bien l’exploration que l’exploitation de cette ressource fossile mettent en jeu des techniques employant des produits chimiques et constituent un impact important dans le paysage vallonnier. Le gaz et les autres hydrocarbures présents dans le sous-sol du Val-de-Travers sont peu susceptibles de remonter spontanément à la surface. Il sera donc nécessaire d’injecter de grandes quantités d’eau additionnée de différents produits, dont plusieurs toxiques, dans le sous-sol. Selon la pression exercée par cette injection, on parle alors de stimulation ou de fracturation hydraulique (« fracking »). Une fois le puits de forage en place, il est à peu près certain que Celtique aura recours à de telles techniques de stimulation pour extraire davantage de gaz, même en phase exploratoire.
Quand bien même Celtique se garderait de tenter d’exploiter les hydrocarbures non-conventionnels – le gaz de schiste – rencontrés sur les 2300 mètres de forage, tout forage d’une telle profondeur en zone karstique présente des risques significatifs pour les sources d’eau potable (aquifères). Le percement de puits profonds peut mettre en liaison des aquifères distincts au travers de grottes, failles et fractures naturelles largement présentes en terrain karstique, et, par-là, provoquer une contamination des ressources en eau potable.
Or, plus de 70% des habitants de ce canton (essentiellement dans les villes de Neuchâtel et La Chaux-de-Fonds) boivent l’eau souterraine pompée dans les gorges de l’Areuse. Ces sources sont directement menacées par ce projet. L’endroit choisi pour le forage est donc le plus dangereux du canton. Il est inadmissible que la population neuchâteloise coure ce risque !
Dans l’Ain (France), de tels forages d’exploration ont déjà, par le passé, engendré des pollutions irréversibles et conduit à l’abandon de sources. Des aqueducs ont dû être construits pour approvisionner en eau des communes autrefois autonomes. Le montant nécessaire à réapprovisionner le canton de Neuchâtel en eau potable, si le risque existant venait à se réaliser, n’est actuellement pas chiffré. Ce qui est certain, c’est que Celtique Energie ne pourrait pas assumer une telle catastrophe et que les frais se retrouveraient alors à la charge de la communauté.
En conséquence, les Verts neuchâtelois s’opposent au forage exploratoire à Noiraigue. Ils demandent aux autorités compétentes de ne pas accorder de permis de construire à Celtique Energie. Les Verts neuchâtelois rappellent que la politique énergétique du canton doit reposer sur les économies d’énergie et les énergies renouvelables et que les énergies fossiles, dont le gaz fait parti, ne sont pas une solution pour l’avenir. La véritable richesse du sous-sol de la région, en quantité et en qualité, ce sont les eaux souterraines!