Résolution adoptée par l’Assemblée générale le 10 novembre 2012.
La sortie du nucléaire ne doit pas se faire sur le dos de la protection du climat, ailleurs comme chez nous !
Le Groupe E a déposé en septembre 2012 une demande de permis de construire pour une centrale à gaz à cycle combiné dans le village de Cornaux. La puissance de la centrale permettrait d’approvisionner environ 500’000 personnes ; son coût est estimé à 450 millions de francs. Elle produirait entre 650 et 700 mille tonnes de CO2 par année, soit l’équivalent de la totalité des émissions actuelles du canton de Neuchâtel. Selon la loi, les émissions devront être entièrement compensées (70% en Suisse, 30% à l’étranger).
En matière énergétique, la politique des Verts repose sur deux piliers principaux : les économies et la production à partir de sources renouvelables. Dans ces deux domaines, le potentiel est énorme et largement sous-exploité. Il n’existe malheureusement pas de consensus politique pour trouver les moyens qui permettront de faire les nécessaires économies et de développer le potentiel des énergies renouvelables. La rétribution à prix coûtant (RPC) n’est toujours pas déplafonnée et le peuple neuchâtelois a récemment refusé d’alimenter par une taxe le fonds cantonal de l’énergie. Dans cette situation, la centrale à gaz de Cornaux n’est qu’un oreiller de paresse pour éviter de prendre des mesures indispensables.
De plus, ce projet centralisé constitue une vision désuète de la production d’électricité et l’éloignement à des consommateurs de chaleur potentiels rend la centrale inefficiente. Il va également de soi que les compensations demandées par la loi, qui d’ailleurs ne sont pas encore planifiées, ne sont qu’un alibi pour prétendre que la centrale ne pollue pas.
En conséquence, les Verts neuchâtelois s’opposent à la construction de la centrale à gaz de Cornaux. Ils estiment que la sortie du nucléaire passe par une amélioration de l’efficience énergétique – une diminution conséquente de la consommation – et par l’augmentation de la production à partir de sources renouvelables décentralisées.
Ils demandent en outre que le Grand Conseil et la population puissent se prononcer sur le projet de centrale comme le prévoit la nouvelle loi sur l’énergie qui entre en vigueur au 1er janvier 2013. Ils s’opposeront également à la participation de Viteos au capital de la centrale et interviendront dans les législatifs des trois villes dans ce sens.