Résolution adoptée par l’Assemblée générale le 18 novembre 2006.
Notre mode de consommation et de production d’énergie conduit à l’épuisement des ressources énergétiques fossiles et à des changements climatiques aux effets environnementaux, économiques et sociaux dramatiques.
ÉTUDES RÉCENTES
Le récent rapport Stern sur l’économie des changements climatiques indique que les coûts des changements climatiques pourraient s’élever jusqu’à 10p/c ou même 20p/c du PIB, alors que les mesures permettant de réduire nos émissions de CO2 de moitié d’ici à 2050 ne représenteraient qu’environ 1p/c du PIB.
Il est techniquement possible de réduire significativement notre consommation d’énergie sans sacrifice.
Selon l’étude “Perspectives énergétiques 2050” réalisée par Ellipson, une baisse de 20p/c de la consommation d’énergie totale est possible sans sacrifice d’ici à 2020.
L’ingénieur physicien Bernard Lachal, professeur au centre universitaire d’étude sur les problèmes d’énergie à Genève déclare: “on pourrait réduire de 30 à 40p/c l’électricité consommée dans les pays du Nord. On a tout ce qu’il faut pour y arriver.”
Le projet d’approvisionnement énergétique durable« Société à 2000 watts  » développé par l’école polytechnique de Zürich et qui figure dans la stratégie 2002 pour le développement durable du Conseil fédéral  envisage la posibilité à long terme de réduire la consommation d’énergie au tiers du niveau actuel et de remplacer à grande échelle les agents énergétiques fossiles par des énergies renouvelables.
LA POLITIQUE ÉNERGÉTIQUE SUISSE
Depuis 1990, la politique énergétique suisse a constitué un véritable oreiller de paresse pour les autorités, l’industrie et nous tous:

  • La consommation d’énergie par habitant a légèrement augmenté entre 1990 et 2004.
  • Les consommations de chaleur fossile et de carburant sont loin des objectifs.
  • La consommation d’électricité a elle augmenté de 20p/c entre 1990 et 2004.

OBJECTIFS DU CANTON DE NEUCHÂTEL
Le canton de Neuchâtel doit se fixer des objectifs ambitieux et réalistes au delà des objectifs timides de l’actuelle Conception directrice neuchâteloise de l’énergie.Nous demandons aux autorités cantonales et communales du canton de Neuchâtel d’adopter rapidement dans leurs domaines de compétence respectifs les objectifs énergétiques suivants:
POUR LA CHALEUR
Un programme ambitieux d’amélioration énergétique des bâtiments doit être mis sur pied. Il faut renforcer les prescriptions, supprimer les exemptions et donner aux services cantonal et communaux les moyens et les consignes pour une politique proactive.
Les gros consommateurs ayant signé une convention d’objectifs avec le Conseil d’Etat ou avec l’association pour les économies d’énergie ne doivent pas pouvoir déroger aux restrictions et prescriptions techniques prévues aux art. 38 à 48 de la loi cantonale sur l’énergie.
POUR LES CARBURANTS
Des plans de mobilité doivent être élaborés (en collaboration avec les syndicats et les associations de fonctionnaires, afin d’éviter un parachutage de mesures mal comprises) pour l’administration cantonale et celles des trois villes et exigés de la part de toutes les entreprises du canton employant plus de 50 personnes.
POUR L’ÉLECTRICITÉ
Des objectifs de réduction de 5p/c d’ici à 2010 et de 20p/c d’ici à 2020 – réalisables à l’aide de mesures rentables économiquement – doivent absolument être adoptés au niveau du canton.

  • La norme SIA 380/4 doit être appliquée systématiquement dès 500 m2.
  • Le chauffage électrique par résistance, y compris autant que possible pour l’eau chaude sanitaire, doit être interdit et des programmes d’assainissement doivent être mis en place.
  • Un système de taxe légère sur l’électricité fait ses preuves depuis quinze ans à Bâle. Il doit être introduit  dans le canton de Neuchâtel.
  • Le projet de centrale au gaz de Cornaux ne doit pas être autorisé, ou alors uniquement à la condition que les émissions de CO2 et les pertes thermiques (suffisantes pour chauffer au moins 100’000 personnes) soient compensées par un programme d’isolation des bâtiments financé intégralement par l’investisseur.