Résolution adoptée par l’Assemblée générale le 17 février 2007.
« Prolifération des centres commerciaux ou commerces de proximité ? »
Au cours de ces cinq dernières années, au Val-de-Ruz et partout dans le canton nous avons vu se multiplier les centres commerciaux au détriment des petits commerces. En effet, pendant que s’agrandissaient ou s’ouvraient une grande Migros, une grande Coop, un Casino, un grand Landi et s’annonçait un Liddl, un certain nombre de petits commerces de proximité se fermaient. La plupart des villages n’ont plus de petits commerces et les habitants de toute la région sont obligés de se déplacer en voiture pour faire leurs achats par exemple dans les environs de cernier où sont regroupés tous ces grands centres.
La population du Val-de-Ruz est passée de 14’528 à 15’230 habitants en six ans (de 2000 à 2006). Pendant ce laps de temps, nombre de petits magasins ont disparu et dans le même mouvement l’opportunité de trouver des produits régionaux de proximité.
Le trafic routier s’est fortement accru avec le phénomène pendulaire. La concentration des centres commerciaux ne fait qu’amplifier le problème ; nous savons que 19% de nos déplacements se font déjà pour nos achats.
Les infrastructures routières devront être adaptées à cette augmentation du trafic, il en coûtera au contribuable et à l’environnement.
Les centres commerciaux sont très friands de sol, ils occupent des surfaces importantes de terre car ils ne peuvent pas s’implanter dans  les villages. Ils occupent des terrains dévolus à l’artisanat et aux petites entreprises.
Plus que les petites entreprises, ces centres commerciaux ont besoin d’un grand nombre de places de parcs pour accueillir leur clientèle. Pour ce faire, il est nécessaire de bétonner des surfaces constructibles destinées à des entreprises, de l’artisanat ou des espaces naturels.
Ces centres ne sont pas de grands pourvoyeurs d’emplois ni de grands contribuables. Prenant la place d’entreprises locales, nous pouvons dire qu’ils contribuent au phénomène pendulaire qui, ces dernières années, a augmenté de plus de 20% dans certaines communes.
Ces centres s’implantant de manière indifférenciée et monolithique dans le paysage, ne s’intègrent pas à l’environnement naturel et bâti. Leur présence détériore souvent le paysage.
A l’époque du libéralisme économique, ces différents centres se livrent à une guerre commerciale. Sans vouloir rentrer dans cette polémique nous pouvons nous inquiéter de ce qu’il adviendra de ces friches urbaines une fois abandonnées par les perdants. Qu’est-ce qu’il en coûtera à la collectivité pour les revaloriser ?
En résumé, nous sommes inquiets de:

  • La disparition des commerces de proximité et de produits locaux
  • L’augmentation du trafic routier qui induit bruit, pollution et infrastructures supplémentaires
  • Le démantèlement de l’économie locale par l’occupation de terrains dévolus à l’artisanat et aux petites entreprises
  • L’occupation démesurée du sol
  • Une architecture et un urbanisme inadaptés à l’environnement naturel et bâti
  • La charge pour la collectivité des futures friches urbaines
  • La politique salariale souvent anti-sociale des grandes surfaces

En conséquence, nous demandons un moratoire cantonal sur l’implantation de nouveaux centres commerciaux en attendant le résultat d’une réelle étude d’impact globale dans la perspective d’une planification cantonale.